Willy Jolly – Biography in French

WILLY JOLLY
Batavia (les Indes-néerlandaises) 1946 – La Haye

“Pas de belle photo sans un gros plaisir” c’est la devise de Willy Jolly, le plaisir qu’éprouve la clientèle dans son studio à Westeinde à la Haye , où la session de prise de photos a lieu, ne se rapporte pas uniquement à l’ambiance intime, mais aussi au résultat final. La caméra de Jolly est en quelque sorte une machine à remonter le temps; chacun dont il fait le portrait est ramené à plus de 40 ans dans l’histoire et se voit comme concurrent du jeune Charles Aznavour ou de Joséphine Baker, danseuse fougueuse à cette époque. Ce que fait Jolly c’est du vrai rétro et de la nostalgie, mais d’une façon tellement minutieuse qu’on peut qualifier sa photographie d’une étonnante précision.

Jolly utilise l’image du portrait classique en noir et blanc plein de glamour tel que c’était bien commun au début des années 30 dans la plupart des studios moyens en Europe et aux Etats-Unis, où se faisaient souvent photographier des acteurs moyens, des musiciens et des artistes de variété.Ces photographies, tirées sur du papier glacé, étaient destinées à être exposées dans les vitrines et à en faire des cartes postales promotionnelles. Ce qui est caractéristique pour cette photographie en studio, c’est l’attitude prétendument informelle (cigarette!), le regard insistant et l’éclairage dramatique qui est loin d’être égale.

Beaucoup de studios de jadis comme celui de Heno à Amsterdam et de Harcourt à Paris essayaient d’influencer le résultat final encore plus favorablement à l’aide d’un pinceau à retouche, mais Jolly néglige cette astuce parcequ’il interprète généreusement l’idéal de beauté et avantage toujours “le côté le plus beau d’un visage”. Aujourd’hui aucun grand artiste ou célébrité néerlandais n’ose effectivement se faire photographier par Jolly de la façon classique pleine de glamour. Antoine Bodar, prêtre connu par les médias, et l’artiste peintre Philip Akkerman, sont les seules personnalités plus ou moins célèbres qui ont permis à Jolly de faire leur photo, d’ailleurs avec un résultat magnifique. La force de l’approche de Jolly est plutôt qu’il installe des gens inconnues devant sa caméra (il les rencontre aux restaurants et cafés, aux fêtes et dans la rue – première priorité : une fierté naturelle) et les expose comme des célèbrités de jadis.

Willy Jolly est autodidacte et un photographe professionnel à maturité tardive. A la fin des années 80 il ouvrait son premier studio à Amsterdam (Herengracht). Dix ans plus tard il s’installa à la Haye, ville où il vivait avec ses parents dans les années 50, venant des Indes- néerlandaises.

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